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C'est pas le matériel qui fait l'aventurier

Dernière mise à jour : 14 oct.


Aujourd’hui, pour se lancer dans une simple balade en forêt, on dirait qu’il faut un doctorat en ingénierie textile et un compte en banque sponsorisé par la NASA. T’as pas remarqué ? Tout le monde te vend "le matos indispensable de l’extrême". La tente qui résiste aux vents à 200 km/h (alors que tu vas camper au lac du coin), la doudoune capable de te garder au chaud dans une tempête au Groenland (mais tu vas juste aux Vosges en mai), ou encore la lampe frontale qui éclaire jusqu’à la Lune. Sérieusement.

Mais c’est pas le matériel qui fait l’aventurier. Non. Ce qui fait un aventurier, c’est pas son sac à dos ultra-tech à 280 balles. C’est la personne qui le porte, même quand ce sac lui laboure les épaules depuis huit kilomètres.

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Prenons un exemple concret.

Voici Kevin. Kevin vient de s’équiper de la tête aux pieds chez Décatruc. Il a tout : le coupe-vent, les chaussettes en mérinos de yack, les bâtons de marche télescopiques en carbone, et même un filtre à eau qu’on pourrait utiliser sur Mars.

Mais Kevin, au bout de 45 minutes de montée, il souffle comme un phoque asthmatique, il vérifie son GPS toutes les deux minutes, et il râle parce que ses chaussettes lui grattent.

Et maintenant, voici Gisèle. 68 ans. Elle a un sac à dos de 1987, avec des patches cousus à la main et des souvenirs plein les poches. Elle marche tranquille, avec ses vieilles chaussures qui couinent à chaque pas, un sandwich dans du papier alu, et un sourire jusqu’aux oreilles.

Gisèle, elle n’a pas les meilleures données altimétriques, mais elle a la meilleure des motivations : le plaisir d’être là. Elle monte, elle descend, elle se trompe parfois de sentier, elle tombe, elle se relève. Et elle rigole.

C’est ça, l’esprit d’aventure.


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Le vrai aventurier, il a des ampoules, mais il avance.

Il se prend la pluie, mais il chante. Il se perd, mais il trouve toujours une raison de continuer. Il n’a pas besoin du dernier cri, il a juste l’appel du chemin.

Parce qu’un vrai aventurier :

  • Il sait que la boue, c’est pas une galère, c’est un massage gratuit pour les mollets.

  • Il comprend que les ampoules, c’est juste la signature du sentier sur ses pieds.

  • Il accepte que parfois, un randonneur bien équipé, c’est juste un gars très propre… qui va rentrer très vite parce qu’il fait un peu froid.

Le vrai aventurier, il peut dormir avec un pull en boule comme oreiller, se laver avec une flaque, et cuisiner des pâtes qui collent, mais il s’en fout. Parce qu’il vit. Pleinement. Intensément. Et aucun objet ne remplacera ça.


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Alors oui, le matériel, c’est bien.

C’est utile, parfois très pratique, et dans certaines situations extrêmes, carrément vital. Mais ce n’est jamais ce qui définit ton aventure. Un bon équipement, sans l’envie de se dépasser, ça reste juste une collection d’objets. Alors qu’un bon état d’esprit, même avec un vieux coupe-vent qui sent le renfermé ? Ça, c’est une aventure qui commence.


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En vrai, on s’en fout de ce que tu portes.

On veut savoir ce que tu vis.

  • Ce que t’as ressenti quand t’as vu le lever du soleil à 3000 mètres, après une nuit de galère dans une tente qui fuyait.

  • Ce que t’as appris sur toi-même quand t’as continué à grimper, alors que t’avais envie de faire demi-tour.

  • Ce que t’as partagé avec tes potes quand vous étiez perdus, trempés, affamés… et que vous avez ri comme jamais.

Parce que l’aventure, ce n’est pas un catalogue. C’est une histoire. Et les histoires les plus épiques sont rarement celles où tout se passe bien avec du matos flambant neuf.

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En résumé :

Ce n’est pas le matériel qui fait l’aventurier. C’est le courage de se lancer, la résilience face aux imprévus, et la persévérance quand ça devient dur.

Alors chausse ce que tu veux, prends ce que tu as, et va marcher, courir, pagayer, explorer. Pas besoin d’avoir le meilleur équipement du monde. Il te faut juste le feu à l’intérieur.

Et si t’as un vieux sac, une veste trouée, et que tu cuisines sur un réchaud bancal… c’est encore mieux. Ça fera une meilleure anecdote au prochain feu de camp.

 
 
 

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